Bonjour à toutes et à tous,

Le blog de Michelet est resté quelque peu à l'abandon ces derniers jours, faute de temps.

Cependant sachez qu'il restera en activité temps qu'il y aura des informations à faire passer sur les difficultés que rencontre l'université.

Voici donc des nouvelles fraiches pour se rendre compte que, malgré tout ce qui se dit et cette période d'examens, le mouvement n'est pas terminé. Et pensez aussi que le blog reste un espace de dialogue, donc n'hésitez pas à laisser vos commentaires.

Pour commencer, prenez le temps de signer l'appel de Florence pour un enseignement de  l'histoire de l'art dans tous les pays de l'Union : http://www.apahau.org/

Bien à vous tous.

Appel de Florence


A l'occasion du colloque de Florence sur la didactique de l'histoire de l'art qui s'est tenu en vendredi et samedi 22-23 mai 2009, il a été décidé de lancer un "appel de Florence" pour sensibiliser les élites politiques, les futurs députés européens et l'opinion publique sur l'importance d'un enseignement d'histoire de l'art dans tous les pays de l'Europe, de l'école au lycée, pour mieux former les futurs citoyens européens.
Cet "appel de Florence" est mis en ligne dans différents pays de l'Union européenne pour lui assurer une large publicité et diffusion.

L'APAHAU, (Association des professeurs en Archéologie et Histoire de l'art des Universités) est une association loi 1901. Elle a pour but de créer un lien entre les enseignants-chercheurs en Archéologie et Histoire de l'Art des établissements de l’enseignement supérieur, de favoriser le développement des études dans ces domaines et d’aider à la diffusion des résultats de la recherche en France et à l’étranger. Elle publie une revue Histoire de l'art.

Un geste fort pour l’Europe : un enseignement de l’histoire de l’art dans tous les pays de l’Union. Chaque année, des millions de membres de l’Union européenne, ceux-là mêmes qui sont invités à voter le 7 juin, profitent du principe de libre circulation pour découvrir les paysages, les musées, les traces du passé et les œuvres d’art contemporain de leurs voisins européens. Comment faire de ce formidable mouvement, de ces multiples découvertes, en un capital européen, en une ressource pour l’édification de l’Europe ? En transformant, par un enseignement d’histoire de l’art à l’école, ce qui relève de la consommation en un processus d’acculturation, de prise de conscience d’un patrimoine commun, d’appropriation d’une histoire artistique vécue sous le signe de l’échange, depuis des millénaires, de Ségovie à Cracovie, d’Athènes à Édimbourg ou Copenhague, de Florence à Munich et à Budapest. Donner une dimension européenne à un tel enseignement d’histoire de l’art, qui n’existe à ce jour que dans quelques pays, l’instituer dans tous les pays d’Europe, ce serait, en associant les futurs citoyens d’Europe à leur propre histoire, donner un remarquable élan à une Europe de la culture. Alors que l’histoire de l’Europe a été faite pendant longtemps de conflits qui opposaient des peuples, de traités qui ont divisé arbitrairement un territoire, de langues imposées injustement, de dominations culturelles, alors que le fonctionnement de l’Union est vécu comme quelque chose de compliqué et de lointain, l’histoire des formes artistiques constitue pour l’Europe un continuel processus d’échanges, d’enrichissements mutuels à tout niveau de la création dans un espace commun, du modeste maçon de village (qui met en œuvre des savoirs et des références architecturales venant de différents pays), à Léonard de Vinci, Picasso et Ingmar Bergman. Ainsi, par l’apport des « Barbares », Rome put revivifier l’héritage artistique de la civilisation grecque ; dans l’Espagne des Omeyades se réalisa une brillante synthèse entre les cultures arabes et européennes, notamment dans l’architecture ; avant le premier conflit mondial, l’Art nouveau (également appelé selon les pays Jugendstil, Stile Liberty, Modern Style ou Modernismo) réunit, en dépit des tensions nationales et linguistiques, une communauté européenne des arts. Instituer un enseignement d’histoire de l’art à l’école dans tous les pays de l’Union permettrait à tous ses habitants de comprendre l’esprit de communauté artistique qui unit l’Europe depuis plus de trois millénaires. Les œuvres d’art, de la mosquée de Cordoue aux photos des châteaux d’eaux des Becher, étudiées dans leur dimension historique, sont la meilleure introduction aux religions, aux mouvement d’idées et aux civilisations qui ont forgé l’histoire du continent , et à la place artistique que peut tenir l’Europe dans la civilisation globale actuelle, alors que les formes artistiques empruntent de nouvelles voies et que les échanges s’accélèrent et se multiplient. Le langage des images, très présent dans les expressions les plus contemporaines, est commun à tous les citoyens de l’Union. Dans les 27 pays de l’Union, une formation d’au moins une heure hebdomadaire en histoire de l’art serait pour chaque jeune européen un moment précieux de rencontre avec la richesse artistique de sa cité, de son pays, de l’Europe, une incitation à la mobilité et à la découverte au sein du continent, d’intégration culturelle européenne dans le respect de l’histoire.. Du patrimoine industriel aux traditionnels beaux-arts, des vestiges archéologiques aux créations les plus contemporaines, cet enseignement serait naturellement ouvert : ouvert à toutes les composantes et populations qui forment l’Europe actuellement, et apte ainsi à mettre en confrontation les objets de la civilisation européenne avec les cultures du monde ; ouvert à l’avenir, en intégrant pleinement la création vivante. Un enseignement d’histoire de l’art, de l’école au lycée, dans tous les pays de l’Europe, est un geste que l’Union doit faire pour l’Europe, ses générations futures, la conscience de son avenir.

Signez l'appel ici : 

mercredi 27 mai 2009

Commission Paritaire Examens Paris I - Contact

Vous trouverez ci-dessous l'adresse de la commission paritaire évaluations de Paris I :

validationp1@gmail.com


Vous pouvez nous y adresser vos demandes, requêtes, etc que nous transmettrons ensuite en réunion de cette commission. Je vous rappelle qu'elle est constituée de 5 enseignants et 5 étudiants. Nous n'avons pas de pourvoir décisionnel, cependant l'objectif est d'y porter votre parole.

Pour chaque problème, merci de préciser :

- votre nom et prénom, N° étudiant
- votre année de licence
- les références de la matière qui pose problème (nom de l'UE et de l'enseignant, voir groupe de TD si besoin)

(Nous avons besoin d'un maximum de précisions et de détails)

Projet Européen : Nous ne voulons pas d’un « marché de la connaissance » en Europe ! Samedi 30 mai 2009



JOURNEE EUROPE : Pour une autre Europe du Savoir
Samedi 30 Mai au 104, 104 rue d’Aubervilliers, Paris 19ème. (http://www.104.fr/#fr/)

ENTREE LIBRE

Les réformes engagées en France concernant l’enseignement supérieur et la recherche sont la déclinaison nationale d’un projet européen (Lisbonne 2000) déjà fortement engagé dans la plupart des autres pays européens.

SLR à l’intérieur du collectif "Printemps 2010" , ensemble d’organisations résolues à contester et combattre la mainmise du marché sur l’enseignement supérieur et la recherche vous invite à participer à la journée "pour une autre Europe du Savoir".

Au cours de cette journée, des collègues européens viendront présenter la situation dans leur propre pays et montreront quels sont les dangers au quotidien de ce processus. Nous débattrons ensuite de l’organisation d’un contre-sommet qui aura lieu pendant le sommet des chefs d’Etat mi-mars 2010. Pendant qu’ils discuteront d’un "Lisbonne 2", il nous faudra pouvoir proposer un autre avenir pour l’Enseignement Supérieur et la Recherche en Europe.

-* 9h15 : Accueil M. Saint Jean, Physicien, CNRS, Collectif Printemps 2010

9h20 : Une brève histoire de l’Europe universitaire, M. Blay, Historien des sciences, ENS-CNRS
9h40 : Le "Nouvel ordre européen" dans l’enseignement supérieur et la recherche , Ch. Laval, Historien de la philosophie, Université Paris X.
-* 10h30 -10h45 : Pause

Dans les universités européennes :

- 10h 45 : La situation en Grande Bretagne , Cecile Deer, Historienne, Balliol College, Université d’Oxford
- 11h15 : La situation en Allemagne, Philippe Büttgen, Historien de la philosophie, CNRS, Paris
- 11h45 : La situation en Italie, Marco Pitzalis, Sociologue, Université de Cagliari
- 12h15 : La situation en Grèce, Efthymios Nicolaidis, Historien, Université d’Athénes.
- 12h 45 : Questions- Débat
- 13h30 -14h30 Pause déjeuner
Construire une mobilisation européenne
- 14h 30 : Courte introduction sur l’état des mobilisations en Europe, Marc Delepouve Mathématicien, Université de Lille, Collectif Printemps 2010
- 14h 45 : Mobilisation pour une autre Europe du savoir :
Débat autour de deux questions :
-Quel projet alternatif (Autonomie académique face aux pouvoirs ; Egalité devant le savoir, Europe de la coopération plutôt qu’Europe de la concurrenceŠ)
- Comment organiser notre résitance d’ici le printemps 2010.
- 17h30 : Clôture, M. Saint Jean, Physicien, CNRS, Colletif Printemps 2010
(Entrée libre)

"Le fichier « Base élèves » : la France doit s’en expliquer devant les Nations unies", par Louise Fessard, Mediapart, 26 mai 2009

Face au fichier « Base élèves premier degré », qui conserve les informations recueillies lors de l’inscription de chaque enfant à l’école maternelle ou primaire, quelques parents et enseignants continuent à résister. Avec un succès étonnant vu leur petit nombre. Réunis au sein d’un collectif national de résistance à Base élèves (CNRBE), ils ont réussi à se faire entendre des Nations unies.

Ce mardi 26 mai, le gouvernement français doit s’expliquer publiquement devant le comité des droits de l’enfant, un organe de l’ ONU, à Genève, sur l’objectif et les garanties de ce fichier Base élèves, destiné à la gestion et au suivi du parcours scolaire des enfants.

La France a déjà été sommée en avril de répondre par écrit aux questions du comité. Pêle-mêle, celui-ci se demandait à quoi servait ce « stockage au niveau national de données nominatives », pourquoi le droit d’opposition ne pouvait pas s’exercer et quelles conséquences entraînerait « le refus des parents de fournir les informations requises sur leurs enfants ». Enfin il lui demandait de « préciser les différentes banques de données dans lesquelles les informations personnelles sur les enfants sont collectées, stockées et/ou conservées ». Les deux dernières questions demeurent sans réponse (lire le document français pages 11 et 12).

Expérimenté depuis fin 2004, ce fichier recense déjà 80% des élèves et doit être généralisé à la rentrée 2009. Devant la polémique, Xavier Darcos l’avait expurgé en juin 2008 des données les plus controversées telles que la nationalité des élèves, l’année de leur arrivée en France, la langue parlée à la maison, leur absentéisme, leur suivi médical ou psychologique, leur handicap éventuel, etc.

L’arrêté du 20 octobre 2008 « portant création de Base élèves » ne mentionne donc plus que les informations concernant l’élève, ses parents ou son responsable légal, ses besoins éducatifs particuliers (sans plus de détail), sa scolarité (classe, niveau, apprentissage d’une langue vivante) et ses activités péri-scolaires (transport, garderie, cantine, études surveillées).

Des dizaines de plaintes

Les données sont consultables en partie par la mairie, en totalité par l’inspection académique. Elles remontent aux rectorats et au niveau national de façon anonymisée. Les parents ou responsables légaux des élèves y ont désormais accès et peuvent demander des rectifications. En revanche, du fait de l’obligation de scolarité, argue le ministère de l’éducation nationale, ils ne peuvent pas s’opposer à la collecte d’informations, celles-ci ayant un caractère obligatoire.

Ces garanties n’ont pas rassuré parents et enseignants mobilisés. Depuis avril 2009, des dizaines de parents ont déposé plainte contre X, avec le soutien du syndicat de la magistrature et du syndicat des avocats, à Millau (Aveyron), à Grenoble (Isère), à Marseille (Bouches-du-Rhône) et à Montauban (Tarn-et-Garonne), ou s’apprêtent à le faire à Béziers (Hérault), Montpellier (Hérault) et Foix (Ariège).

Même si le fichier Base élèves a été déclaré à la Cnil, Philippe Chaudon estime qu’il « contrevient à la loi Informatiques et libertés de 1978 notamment du fait que les parents n’avaient jusqu’à l’arrêté du 20 octobre 2008 pas connaissance de la collecte des données de leur enfant et pas de droit de rectification de celles-ci. Ils remplissaient les fiches qu’on leur donnait à la rentrée sans savoir qu’elles étaient ensuite traitées informatiquement ». « Dans trois des villes concernées, à Marseille, Millau et Grenoble, des enquêtes préliminaires ont été ouvertes et des parents ont été entendus à Millau », se réjouit Jean-Jacques Gandini, avocat au barreau de Montpellier et membre du Syndicat des avocats de France. « Cela veut dire que les procureurs de la République concernés considèrent la plainte comme suffisamment sérieuse pour être examinée. »

Destinataire final de la plainte ? « Certainement pas les directeurs d’école, précise Philippe Chaudon, un des avocats du collectif et membre du Syndicat des avocats de France. Si on fait vite, X ce serait Xavier. » De leur côté, quelque 200 directrices et directeurs d’école refusent ouvertement de renseigner le fichier. L’un d’eux, Jean-Yves Le Gall, a été démis en février de son titre de directeur de l’école primaire de Notre-Dame-de-Vaulx en Isère par son inspection académique.

Les détracteurs soulignent les risques de connexion avec d’autres fichiers et la constitution d’une sorte de « casier judiciaire » que traînera l’élève durant tout son parcours.

Un identifiant élève conservé 35 ans

« Base élèves a été édulcoré mais on a vu apparaître un autre fichier, la base nationale des identifiants élèves (BNIE), qui conserve les données pendant 35 ans et est évolutif, explique Joseph Ulla, directeur de l’école du Rougier à Montlaur (Aveyron), qui refuse depuis 2006 de renseigner Base élèves. Dès qu’on rentre les données d’un enfant dans Base élèves, l’ordinateur se connecte à ce fichier et attribue un identifiant national (INE) à l’enfant qui le suivra durant toute sa scolarité, de la maternelle à l’université. Nous n’avons pas à jouer les auxiliaires de police : il faut laisser à l’élève sa marge d’erreur, son temps d’enfance. » Tout le système éducatif, soit quelque 13 millions d’enfants et d’adolescents, est concerné par la base nationale des identifiants élèves.

Curieusement un tel identifiant concerne déjà depuis 1995 les élèves de collège et de lycée, tous inscrits dans le logiciel « scolarité » devenu « Sconet » en 2006, sans provoquer plus de réactions dans l’opinion publique. « Cet identifiant existait déjà dans le secondaire mais il était attribué rectorat par rectorat, explique Stéphanie Pouget, une des parents d’élève membres du CNRBE. A l’occasion de la création de Base élèves, le ministère de l’éducation nationale a décidé d’attribuer un INE dès l’âge de 3 ans et de centraliser les données via la BNIE. » Elle a porté plainte contre X avec une dizaine de parents grenoblois car elle n’accepte pas que les données de ses trois enfants (aujourd’hui un en primaire et deux au collège) aient été « entrées sans qu’on le sache » et « dans un fichier qui à l’époque n’était pas légal et n’existait même pas dans les textes ».

Sur le fond, parents et enseignants regrettent surtout que la décision de stocker les informations de près de 6,5 millions d’élèves dans Base élèves n’ait fait l’objet d’aucun débat public. « Ça s’est fait comme ça, région par région d’abord sur la base du volontariat, témoigne Stéphanie Pouget. Base élèves est parfois arrivé dans les écoles avec l’outil informatique, sans aucune réflexion sur les conséquences de l’informatisation. »

« Ce fichage aurait dû se faire dans le cadre d’une loi pour éviter les dérives, estime Jean-Jacques Gandini. Avec un arrêté pris de façon administrative, nous sommes à la merci des gens qui s’en occupent. Nous connaissons l’histoire du STIC (Système de traitement des infractions constatées) avec plus d’un million de personnes fichées à tort. »

Le mouvement dans les universités, enterré un peu vite. Communiqué de SLU, 25 mai 2009

Ce n’est qu’un début, le combat continue. L’affirmation peut surprendre. Slogan de jadis ? Acharnement thérapeutique désespéré pour redonner vie à un mouvement qui, paraît-il, se conjuguerait désormais au passé ? Pas du tout : ce qui s’est passé depuis six mois ne saurait être rayé d’un trait de plume – tout simplement parce que nous n’avons pas obtenu ce que nous demandions. Quoi qu’il arrive, les universités françaises dans leur majorité ont montré qu’elles n’étaient pas prêtes à accepter de façon passive les réformes préparées hâtivement que nos gouvernants entendent leur imposer au nom d’une prétendue « modernité » qui ne consiste qu’à appliquer partout des recettes toutes faites empruntées au monde de l’économie. La loi LRU s’est vue délégitimée par ses mesures d’accompagnement et cela ne saurait être oublié. Tout le monde sait bien aussi que nous avons lutté non pour notre intérêt particulier ou notre feuille de paye, mais pour l’avenir de l’éducation et de la recherche dans ce pays. Face à cela, nous n’avons rencontré que l’insulte et le mépris. S’agit-il véritablement d’une victoire pour le gouvernement ?

Certes c’est un fait que, presque partout, les universitaires entreprennent de faire passer des examens de fin d’année, dans des conditions le plus possible satisfaisantes pour tous. Mais aucune des raisons pour lesquelles ils le font ne signifie, comme le prétend le gouvernement suivi par de nombreux médias, que le combat engagé il y a plusieurs mois serait terminé et encore moins que les motifs pour lesquels il a été juste de l’engager seraient devenus moins pertinents. Ils le font parce qu’ils y sont contraints par la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche qui a fait le choix de durcir la confrontation avec la communauté universitaire pour des raisons n’ayant que peu à voir avec le bon fonctionnement des universités françaises. Ils le font parce qu’ils se sentent responsables de l’avenir de leurs étudiants, qu’ils se sont engagés à ce qu’aucun d’entre eux n’ait à pâtir du mouvement en cours et qu’ils entendent tenir parole (ils ne sont pas ministres...). Ils le font, enfin, parce qu’il n’était pas question de tomber dans le piège des examens qui avait été préparé avec un cynisme qui n’a eu d’égale que l’incapacité à ouvrir un dialogue avec la communauté universitaire depuis quatre mois.

Nous venons ici de faire l’expérience de la brutalité d’une pratique napoléonienne du pouvoir universitaire qui répond par l’envoi des forces de l’ordre et l’utilisation des recteurs comme des préfets en mission à des revendications avancées depuis janvier dernier avec une clarté, une inventivité et une sérénité reconnues de tous. On se croit revenu avant 1968, cette date symbolique que les actuels gouvernants aspirent à effacer des mémoires.

Face à cette volonté gouvernementale de faire taire toute opposition par la force et la contrainte, nous ne pouvons que réaffirmer nos revendications et, surtout, répéter avec autant de calme que de détermination que nous ne renoncerons pas. Serions-nous tentés de le faire que la pratique quotidienne du pouvoir dans les ministères de l’éducation nationale et de l’enseignement supérieur et de la recherche nous engagerait vite à revenir à la raison. Nous n’en voudrons qu’un exemple.

Au mois de décembre dernier, le président de la république avait déclaré – dit-on – qu’il était nécessaire de pratiquer la concertation à une condition : ne tenir aucun compte des avis des personnes qui se prêtaient à ce jeu-là. Nous en avions eu des illustrations manifestes en quatre mois de conflit mais ce qui vient de se passer ces derniers jours dépasse l’imagination la plus débridée. Pour illustrer leur volonté de dialogue sur le dossier de la formation et du recrutement des enseignants du premier et du second degré, les ministres concernés avaient annoncé, non sans quelque contradiction d’ailleurs, qu’étaient mis en place d’un côté une série de « groupes de travail » avec les syndicats représentatifs mais aussi, de l’autre côté, pour faire bonne mesure, une commission co-présidée par un président d’université et un recteur. Bien sûr, le calendrier imposé était une nouvelle fois à la hauteur de la précipitation et de l’agitation qui règnent dans notre pays depuis deux ans puisque tous les travaux devaient être conclus d’ici au 15 juillet ; bien sûr, on ne comprenait pas très bien quelles étaient les missions et les prérogatives respectives de la fameuse commission et desdits groupes de travail ; mais enfin cela ressemblait encore à un ersatz de négociation pour quiconque voulait bien y croire.

Las, depuis quelques jours les choses sont claires y compris pour celles et ceux qui prêtaient encore quelque crédit à la volonté d’écoute des ministres concernés. Alors que les groupes de travail n’ont pas encore achevé leurs réunions et que la commission programmée n’a pas encore été mise en place, sont rendus publics, soumis aux comités techniques paritaires consultatifs et annoncés pour passage au conseil d’Etat les textes des projets de décrets mettant en place l’année transitoire et faisant passer en force la logique de la « mastérisation » ministérielle de la formation et des concours d’enseignants dont on avait annoncé que sa mise en place était reculée d’un an pour permettre de consulter sérieusement (enfin !) celles et ceux qui devraient la mettre en œuvre. Une nouvelle preuve est ainsi donnée de la façon dont le gouvernement en place conçoit le dialogue avec la communauté universitaire et l’autonomie qu’il lui a octroyée. Il est à peu près aussi ridicule de considérer que l’université selon le modèle de la loi LRU est autonome que de prétendre que certains pays sont régis par une république simplement parce qu’ils élisent au suffrage universel un chef d’Etat ou de gouvernement.

Cette autonomie de gestion sous surveillance rectorale a montré ces dernières semaines son vrai visage. Personne ne saurait désormais l’oublier. Ce sont la confiance aveugle des universitaires, leur passivité à l’égard des politiques ministérielles qu’on leur imposait qui appartiennent au passé, et non le mouvement qui a su déchiffrer les effets néfastes de la Loi LRU, des décrets qui l’ont suivie, les manipulations et les mensonges qui ont répondu à quatre mois d’engagement et de réflexions. Il faudra bien un jour l’admettre, quelle que soit la situation des examens dans l’université française au mois de mai 2009 : les universitaires se sont ressaisis de leur mission intellectuelle. Ce n’est pas là une position de droite ou de gauche, simplement une lecture des faits qui se veut politique, c’est-à-dire au service des citoyens.

25 mai 2009

Communiqué CNU sur la masterisation, 26 Mai 2009

Voici le communiqué des porte-paroles de la 10ème CNU sur les décrets relatifs à la masterisation qui seront examinés demain au CTPMEN.
Les porte-parole.
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La communauté universitaire n’a eu cesse de le dénoncer haut et fort: ce gouvernement ne négocie pas, il ne fait aucune concession de fond, il se contente de faire croire et d’annoncer qu’il le fait!
Pour preuve le dernier acte de mépris du gouvernement, à la fois envers les acteurs de l’éducation nationale et envers les commissions qu’il nomme lui-même. Alors que les ministères concernés annoncent un prétendu report d’un an de la réforme sur la formation des maîtres (dite “mastérisation”), qui ne modifie d’ailleurs en rien son contenu aux conséquences désastreuses pour le futur de nos enfants et de notre société, alors que les deux ministères annoncent la création d’une commission nationale de concertation (dite “Marois-Filâtre”) devant rendre ses conclusions au 15 juillet, le gouvernement planifie au 27 mai, à la prochaine séance du Comité Technique Paritaire du Ministère de l’Education nationale (CTPMEN), le passage de sept décrets réglementaires relatifs à la mastérisation.
Après la loi LRU promulguée en Août 2007 et les décrets (modifiant le statut des enseignants-chercheurs, instaurant le contrat doctoral unique, sur le comité national des universités, sur l’accord France-Vatican) publiés au Journal Officiel pendant les vacances de printemps 2009, en pleine contestation universitaire, de nouveau le gouvernement profite des jours fériés de mai pour annoncer que les décrets sur la mastérisation existent et qu’ils seront présentés dans la foulée pour validation. Pourquoi le gouvernement estime-t-il tous ces passages en force nécessaires si cette loi et ces décrets se font en concertation et en accord avec la communauté universitaire, comme il aime à le clamer?
La Coordination Nationale des Universités dénonce, encore une fois, ce manquement à l’éthique du gouvernement et appelle le peuple de France à s’informer sur la future école de ses enfants, suite à ces réformes imposées de force et que la communauté universitaire refuse de mettre en place en l’état.
Les porte-parole de la 10e CNU.
26 mai 2009.

Communiqué des porte-parole de la 10e CNU, 26 mai 2009

La communauté universitaire n’a eu cesse de le dénoncer haut et fort : ce gouvernement ne négocie pas, il ne fait aucune concession de fond, il se contente de faire croire et d’annoncer qu’il le fait !
Pour preuve le dernier acte de mépris du gouvernement, à la fois envers les acteurs de l’éducation nationale et envers les commissions qu’il nomme lui-même. Alors que les ministères concernés annoncent un prétendu report d’un an de la réforme sur la formation des maîtres (dite “mastérisation”), qui ne modifie d’ailleurs en rien son contenu aux conséquences désastreuses pour le futur de nos enfants et de notre société, alors que les deux ministères annoncent la création d’une commission nationale de concertation (dite “Marois-Filâtre”) devant rendre ses conclusions au 15 juillet, le gouvernement planifie au 27 mai, à la prochaine séance du Comité Technique Paritaire du Ministère de l’Education nationale (CTPMEN), le passage de sept décrets réglementaires relatifs à la mastérisation.
Après la loi LRU promulguée en Août 2007 et les décrets (modifiant le statut des enseignants-chercheurs, instaurant le contrat doctoral unique, sur le comité national des universités, sur l’accord France-Vatican) publiés au Journal Officiel pendant les vacances de printemps 2009, en pleine contestation universitaire, de nouveau le gouvernement profite des jours fériés de mai pour annoncer que les décrets sur la mastérisation existent et qu’ils seront présentés dans la foulée pour validation. Pourquoi le gouvernement estime-t-il tous ces passages en force nécessaires si cette loi et ces décrets se font en concertation et en accord avec la communauté universitaire, comme il aime à le clamer ?
La Coordination Nationale des Universités dénonce, encore une fois, ce manquement à l’éthique du gouvernement et appelle le peuple de France à s’informer sur la future école de ses enfants, suite à ces réformes imposées de force et que la communauté universitaire refuse de mettre en place en l’état.
Les porte-parole de la 10e CNU.

Ronde intempestive rue de Grenelle, Mercredi 27 Mai

Mercredi 27 mai, à 14h, une ronde intempestive se produira 110 rue de Grenelle
(rendez-vous Place Jacques Bainville)

Un ministère qui a une passion du secret
Comme l’avait fait Valérie Pécresse avec le décret sur le statut des enseignants chercheurs, Xavier Darcos veut faire passer ses nouveaux décrets sur la mastérisation en catimini. Aucun des points qui nous ont amenés à refuser ce projet et à ne pas remonter de maquettes, n’a trouvé de réponse dans cette énième réécriture. La confusion y tient toujours office de raison et l’imprécation de modèle d’écriture.
La ronde infinie des obstinés se propose donc d’être là pour affirmer notre refus commun et annoncer que nous allons continuer d’opposer à ces décrets une fin de non-recevoir.
Au moment où le débat sur la sécurité à l’école est instrumentalisé par le gouvernement, c’est en effet l’ensemble du système scolaire qui est mis en danger par le ministère.

Le SNESUP appelle les organisations représentées au CTPM, et notamment la FSU, à boycotter la séance du 27 mai (examen des décrets statutaires des enseignants de premier et second degré concernant les conditions de recrutement et de titularisation de ceux-ci) en signe de désapprobation. Il appelle à manifester à 14 heures devant le Ministère de l’Education Nationale, 110, rue de Grenelle – Paris 7ème